Ce voyage s’est déroulé du 23 Novembre au 4 Décembre 2019. Il s’agissait de notre premier séjour dans ce pays, hormis une croisière de 3 jours en 2015 sur la rivière Chobe le long de la bande de
Caprivi namibienne. Le séjour de 2019 a directement suivi le voyage au Botswana que nous avons aussi rapporté sur ce site.
Situation de la Namibie au sein de l'Afrique australe La Namibie est bordée au Nord par l'Angola, au Nord-Est par le Botswana d'où nous arrivions, et au Sud par l'Afrique du sud. Le pays est limité à l'Est par lune très longue côte atlantique (1572 km,). Il comporte 3 grands ensembles géographiques: à l'ouest le désert du Namib, 1/5éme du territoire, à l'Est l' extrémité Ouest du désert du Kalahari, et entre les deux le plateau central qui occupe 50% du pays, et dont l'altitude s'étage de 1000 à 2000 m.
Carte de la Namibie avec ses principaux parcs naturels. La superficie de la Namibie est de 824270 km2, soit une fois et demi celle de la France. Mais du fait de l'étendue de ses déserts, sa population ne dépasse pas 2.5 millions d'habitants, soit moins de 3 au km2. Arrivés dans le pays par sa capitale Windhoek, nous avons rejoint le lendemain Swakopmund, base de notre expédition d'une journée à Walwis Bay où nous espérions voir entre autres l'Alouette à dos roux, premier objectif naturaliste de notre voyage ! La suite du voyage fut consacrée à la partie Nord-est du pays, avec d'abord le Parc de la côte des squelettes (Shipwreck coast), et pour terminer le célèbre Parc d'Etosha, tous deux apparaissant en vert sur cette carte.
Carte de la province du Kaokoland Cette carte permet de localiser les principales étapes de notre séjour dans le désert du Namib, et plus particulièrement dans le Parc de la côte des squelettes. A savoir la vallée de la rivière Hoanib (bas de la carte) où nous avons séjourné dans le Hoanib valley camp (non indiqué sur la carte au contraire du nom de la rivière). Puis l'embouchure de la rivière Hoarusib où se situait notre Shipwreck lodge) C'est en nous rendant de l'un à l'autre site que nous avons longé la Baie de Möwe (Möwe bay) et pu longuement observer son énorme colonie d'otaries et ses Hyènes brunes, le second objectif naturaliste de notre voyage.
La Namibie peut être explorée par la route ou par les airs. La voiture permet une expérience plus intense de ses célèbres déserts, mais au prix de beaucoup de fatigue du fait des longues distances
et de la chaleur. En tel cas le conducteur ne peut guère profiter des parcours de liaison. Le temps nous étant compté après notre voyage au Botswana, nous avons préféré l’avion pour les liaisons
entre nos principales étapes, utilisant des avionnettes, moyen de circulation courant en Afrique. Ce qui nous a permis une vue certes plus distante, mais aussi plus globale et particulièrement
riche de la géographie du pays.
SWAKOPMUND, la BAIE DE WALWIS, et le PARC NATIONAL de DOROB
Nos 2 premiers jours se sont déroulés dans le Parc National de Dorob (qui signifie « terre séche »). Ce Parc a été créé en 2010 sur une zone côtière de 7800 km2 précédemment nommée « National West
Coast Tourism Recreation Area », située entre, au Nord, le Skeleton Coast National Park (Parc de la côte des squelettes) que nous avons visité dans un second temps, et au Sud le Namib-Naukluft
National Park. Le Dorob National Park a ainsi fini de sanctuariser toute la côte Atlantique de la Namibie, d’une grande richesse faunistique.
Le 23 Novembre un vol international classique nous amena du Botswana à Windhoek, capitale de la Namibie, où nous n’avons passé qu’une nuit. Nous n’avons donc pas pu visiter cette ville dont l’architecture
de certains quartiers porte encore la marque de l’occupation allemande, plus de 100 ans après son terme. Dès le matin suivant, un second vol, cette fois en avionnette, nous amena à Swakopmund
(nom qui signifie embouchure de la rivière Swakop). où nous avons passé l’après-midi et la soirée. Swakopmund est une station balnéaire fondée par les allemands et encore très en vogue, bien que
nous ne lui ayons pas trouvé grand charme. Son architecture reste également marquée par l’occupation coloniale. Malgré la proximité de la côte, nous n’y avons observé que 4 espèces d’oiseaux,
mais le bord de mer était bondé de touristes : quelques Tisserins que nous ne sommes pas parvenus à identifier dans de grands palmiers bordant la côte, 2 Pigeons Roussard
(Speckeld pigeon, Columba Guinea), une vingtaine de Pintades de Numidie, a priori de la sous espèce Damarensis (Pintades de Damara), particulièrement peu farouches,
prenant le soleil allongées sur le sable d’un square, et 6 Cormorans couronnés perchés sur une digue s’avançant dans la mer.
Pintades de Damara (Helmeted guineafowl, Numida meleagris damarensis), adultes prenant un bain de soleil dans un square côtier de Swakopmund, Namibie. La Pintade de Numidie est l'un des oiseaux les plus communs dans toute l'Afrique subsaharienne. Sa sous-espèce damarensis (Pintade de Damara) occupe la Namibie et se distingue par un casque plus haut et angulaire, des caroncules bleues à extrémité rouges, et un plumage aux tâches plus grosses et denses (Birdsoftheworld.com.) La vingtaine d'individus que nous avons observés dans la ville de Swakopmund paraissait très peu farouche.
Cormoran couronné (Crowned cormorant, Microcarbo coronatus), adulte faisant sécher son plumage après la pêche, Swakopmund, Namibie. Le cormoran couronné est un peu plus petit que le Cormoran du Cap (Cape cormorant, Phalacocrorax capensis). Il est aussi beaucoup plus rare (environ 3000 couples, contre 500 000 pour le Cormoran du Cap, et est classé "presque menacé". Les effectifs des 2 espèces sont en forte diminution. Comme toutes les espèces de cormorans, son plumage n'est pas imperméabilisé, et il doit le faire sécher après chaque plongée sous peine de couler lors de la plongée suivante.
Cormoran couronné (Crowned cormorant, Microcarbo coronatus), adulte criant, Swakopmund, Namibie. Le Cormoran couronné se distingue du Cormoran du Cap par sa huppe implantée à la partie antérieure du crane, et par la couleur orange de son bec et de toute la peau faciale. Les 2 espèces vivent sur la cote Ouest de l'Afrique du Sud et de la Namibie, trouvant leur nourriture dans les nombreux poissons qui prolifèrent dans le courant côtier très froid de Benguela.
Le 25 au matin un taxi nous amena 30 km plus au sud sur le site ornithologique exceptionnel de Walvis Bay (la Baie des baleines) où nous avons passé la journée. Tout au long de
la route, notre chauffeur nous entretint de la terrible sécheresse qui régnait en Namibie depuis plusieurs années, et qui avait conduit un grand nombre de petits éleveurs, dont ses parents vivant
dans la province du Damaraland, à vendre leur bétail, leur seule ressource, sous peine de le voir mourir de soif.
La baie de Walvis est un site stratégique pour le commerce maritime car c’est le seul site de toute la côte atlantique de la Namibie pouvant accueillir un port en eau profonde. Elle est aussi une
zone de pêche très riche du fait du courant froid de Benguela qui ramène depuis l’antarctique quantité de plancton et autres nutriments attirant les baleines et permettant la prolifération des
poissons et autres espèces sous-marines. Son intérêt naturaliste est aussi considérable comme le montre le nombre des espèces que nous y avons identifièes (31 espèces d’oiseaux en totalisant
13900, 4 espèces de Mammifères et 1 espèce de reptile), sans compter les certainement nombreuses autres espèces que nous n’avons pas eu le temps d’identifier. C’est d’ailleurs un
Site RAMSAR (voir le Glossaire sous l’onglet « Outils »). Elle est située au cœur du Parc National du Dorob, qui signifie Terre sèche, et fait la jonction entre,
au Nord, le Parc National de la côte des squelettes, et au Sud, le Parc National Namib Naukluft (voir carte ci-dessus). Le Parc National du Dorob serait, en y incluant la Baie des baleines, fréquenté
par près de 1,6 millions d’oiseaux appartenant à 75 espèces.
LA MATINÉE FUT CONSACRÉE A UNE CROISIÉRE PÉLAGIQUE SUR LA BAIE DES BALEINES (WALVIS BAY).
Notez que Walvis Bay est aussi le nom qui a été donné à la ville qui s’est établie sur le rivage de la baie. La croisière nous permit aussi, en longeant le rivage pendant ses 20
premières minutes, un premier contact avec la faune côtière, répété au retour. Nous avons identifié environ 135 oiseaux au cours de cette croisière. A commencer par, en longeant
la côte, une cinquantaine de Flamants roses, une quinzaine d’Huitriers de Moquin, cousins du classique Huitrier pie, mais contrairement à lui tout noirs, une
quarantaine de Mouettes de Hartlaub, une dizaine de Goélands dominicains, et, au large, une Sterne des baleiniers.
Carte du Parc National de Dorob, Namibie Ce parc a été créé en 2011. Il s'étend du Parc de la côte des squelettes à celui du Namib-Naukluft, créé à la même date, et englobe l'ancienne Réserve de la Baie de Walvis. Grace à ces 3 parcs, toute la côte Namibienne est protégée. Au sud du Parc de Dorob, on voit le Delta de la Réserve Kuiseb (Kuiseb Delta) au niveau duquel s'est terminée notre sortie ornithologique de l'après-midi.
Huitrier de Moquin adulte (African Oystercatcher, Haematopus moquini), Walvis bay, Namibie. Vilaine photo d'un oiseau peu courant puisqu'il n'en existe que moins de 10000 individus, essentiellement sur les côtes rocheuses de l'Afrique australe. Bec et pattes rouges vif comme son cousin le beaucoup plus fréquent Huitrier pie, mais contrairement à ce dernier, aucune trace de blanc.
Mouettes de Hartlaub (Hartlaub's gull, Chroicocephalus hartlaubii), Walvis bay, Dorob National Park, Namibie. Une cousine du Goéland railleur, partageant avec lui la couleur rouge très sombre du bec et des pattes, couramment observée sur les côtes de la Namibie mais aussi de l'Afrique du sud.
Goéland dominicain (Kelp gull, Larus dominicanus), adulte au vol, Walvis bay, Namibie. Un grand goéland noir et blanc, de taille intermédiaire entre celle des Goélands brun (Larus fuscus) et marin (Larus marinus). En Afrique, distingué du G. brun par sa taille un peu plus forte, ses ailes plus larges et longues, son corps et surtout son bec plus massifs, et ses pattes grisâtres et non jaunes comme chez le Goéland brun.
Goéland dominicain (Kelp gull, Larus dominicanus), adulte posé sur le parebrise de notre bateau, Walvis bay, Namibie. Le Goéland dominicain est un oiseau opportuniste. Outre les poissons et mollusques qu'il pêche, il se nourrit volontiers de déchets d'abattoirs ou de pêcheries, ce qui peut le rendre familier vis à vis de l'homme. C'est probablement pourquoi cet oiseau s'est posé sur le parebrise de notre bateau pour en inspecter l'intérieur, à la recherche de nourriture.
Sterne des baleiniers (Damara tern, Sternula balaenarum), adulte internuptial, Walvis Bay, Namibie
Une petite sterne rencontrée au large au cours de notre croisière pélagique, et que nous reverrons en plus grand nombre l'après midi en longeant la côte en voiture. Celle-ci était en plumage de transition entre les plumages nuptial et internuptial.
Puffin fuligineux (Sooty shearwater, Ardenna grisea), Walvis bay, Namibie. Un oiseau pélagique qu'on peut rencontrer le long des côtes de la plupart des océans, y compris des côtes françaises. Sa population mondiale, bien qu'en déclin, est estimée à environ 20 millions d'individus. Classé Préoccupation mineure par l'IUCN.
Puffin fuligineux (Sooty shearwater, Ardenna grisea), adulte au vol, Walvis bay, Dorob National Park, Namibie. Ce cliché pris par l'arrière alors que le puffin rasait la surface de l'eau met bien en évidence la longueur et l'étroitesse des ailes des puffins, et particulièrement de celles du Puffin fuligineux.
Puffin à menton blanc adulte (White-chinned petrel, Procellaria aequinoctialis), Walvis bay, Dorob National Park, Namibie. Un autre membre de la famille des Procellaridés, cousin du Puffin Fuligineux, dont seuls une petite tâche blanche au menton et le bec clair, corne mais paraissant blanc à distance, y compris à la pointe, le distinguent.
Puffin à menton blanc (White-chinned petrel, Procellaria aequinoctialis), adulte sur l'eau, Walvis bay, Namibie. Comme le Puffin fuligineux, il est très grégaire et suit souvent en nombre les bateaux de pêche. Bien que ses populations tendent à diminuer, on estime qu'il en reste plusieurs millions, principalement dans l'hémisphère sud.
Puffin à menton blanc adulte(White-chinned petrel, Procellaria equinoctialis), consommant un poisson, Walvis bay, Namibie. Le Puffin à menton blanc niche en colonies dans l'hémisphère Sud, au fonds d'un terrier; l'œuf unique est couvé environ 2 mois, et le poussin prend son vol après 3 mois. A moins qu'il soit prélevé et consommé comme c'est une tradition dans certaines populations Maoris de Nouvelle Zélande.
Puffin à menton blanc adulte (White-chinned petrel, Procellaria equinoctialis), parasité par un Goéland dominicain (Kelp gull, Larus dominicanus) qui lui vole son poisson, Walvis bay, Namibie. Les goélands dominicains sont opportunistes. Confiants en leur force, ils s'adonnent souvent au kleptoparasitisme, qui consiste à voler les proies d'autres oiseaux plutôt que se fatiguer à les chercher et capturer eux mêmes. En voici un exemple: ce Goéland vient de subtiliser le poisson qu'un Puffin à menton blanc avait capturé, en se ruant sur lui. On devine les cris indignés proférés par le Puffin!
Goéland dominicain (Kelp gull, Larus dominicanus) parasitant un Puffin à menton blanc (White-chinned petrel, Procellaria equinoctialis), Walvis bay, Namibie. Sidéré par l'audace du goéland, le Puffin se limite d'abord à protester tandis que le goéland s'enfuit déjà.
Puffin à menton blanc adulte (White-chinned petrel, Procellaria equinoctialis), adulte parasité par un Goéland dominicain (Kelp gull, Larus dominicanus) qui s'envole avec son poisson, Walvis bay, Namibie. Le voici qui commence à réagir: il se rue sur le goéland tout en continuant à s'égosiller. Mais il est déjà trop tard. Le Goéland dominicain et son poisson sont hors de portée.
En fait, nous avons vu encore plus de mammifères que d’oiseaux ce matin là. Plus particulièrement des Otaries à fourrure d’Afrique du Sud, aussi appelées Arctocéphales d’Afrique du Sud
(South African fur seal, Arctocephalus pusillus ssp pusillus). Au moins 200 exemplaires le long de la côte. Nous avons aussi été enthousiasmés par la rencontre d’une seconde espèce sous
la forme d’une vingtaine de Dauphins sombres(Dusky dolphins, Lagenorhynchus obscurus) qui, à notre grande joie, ont escorté notre bateau pendant une trentaine
de minutes en faisant mille acrobaties dans son sillage. En plus de ces mammifères et des nombreux oiseaux déjà décrits, nous avons encore deviné la présence d’ une dizaine
de Poissons lune ou Moles (Ocean sunfish, Mola mola), repérées par l’émergence de leur nageoire supérieure, montrant qu’elles étaient en train de réchauffer la partie supérieure de leur
corps en nageant juste sous la surface de l’eau. Faute d’en avoir obtenu une photo acceptable, j’ai inséré ci-dessous un cliché libre de droits trouvé en ligne pour illustrer cet énorme et étonnant
poisson.
Otaries à fourrure, ou Arctocéphales, d'Afrique du Sud (South-African Fur seals, Arctocephalus pusillus) devant un groupe de Flamants roses (Greater flamingo, Phoenicopterus roseus) Walvis Bay, Namibie. La fourrure qui donne leur nom à ces otaries les protège du froid intense du courant de Benguela dans lequel elles pêchent. On estime à 2 millions le nombre de celles qui vivent le long des côtes namibiennes, en dépit des massacres auxquelles elles sont soumises chaque année.
Cet animal appartient à l'ancien ordre des Carnivores, sous-ordre des Pinnipèdes, ou Carnivores marins. Genre Arctocephalus.
Otaries à fourrure d'Afrique du Sud (South African Fur-seal, Arctocephalus pusillus), une des crèches de la colonie de Walvis Bay au bord de l'eau, Dorob National Park, Namibie. La plupart des otaries situées ici au bord de l'eau sont des juvéniles, gardés par quelques femelles adultes. Chaque année, 8000 bébés et autres juvéniles, ainsi que 6000 mâles adultes sont massacrés avec l'autorisation et même l'encouragement des autorités namibiennes, sous le prétexte que les otaries seraient la cause de la diminution des réserves en poissons. En réalité cette diminution est due au moins en partie aux excès de la pêche industrielle le long des côtes namibiennes. Ce prétexte sert de couverture à un trafic juteux de leur fourrure et de leur graisse vendue comme complément alimentaire santé, ainsi que des parties génitales des mâles vendues comme aphrodisiaque. Ce type de massacre est heureusement désormais interdit en Afrique du Sud et en Nouvelle Zélande où vivent aussi des otaries à fourrure.
Otaries à fourrure de Namibie (South-African Fur-seal, Arctocephalus pusillus), le coin des mâles, colonie de Walvis Bay, Namibie. Sur cette photo on distingue 5 mâles pour guère plus de femelles. Les mâles se distinguent par leur taille (jusque 2m50) et leur poids (jusque 360 kg) beaucoup supérieurs à ceux des femelles (respectivement 1m80 et 200 kg). Les mâles se tiennent habituellement plus à distance les une des autres du fait des conflits de dominance.
Otaries à fourrure d’Afrique du Sud (South-African Fur-seal, Arctocephalus pusillus) : une partie plus dense de la colonie de Walvis Bay, Parc National de Dorob, Namibie. La stabilité du nombre des Otaries à fourrure depuis les années 1990 montre que cette espèce a été beaucoup plus robuste et résiliente vis à vis des pressions humaines que ne le furent la plupart des oiseaux marins de cette partie du monde. Tant, par exemple, le manchot du Cap que le Fou du Cap et le Cormoran couronné sont au contraire en déclin. Les otaries se sont adaptées en déplaçant leurs colonies ou en en créant de nouvelles.
Otaries à fourrure de Namibie (Fur-seal, Arctocephalus pusillus), 2 adultes se relaxent en se laissant porter par les vagues, Walvis Bay, Namibie. On distingue bien des parties externes aux oreilles des otaries, élément distinctif d'avec les phoques qui n'ont que des trous latéraux ouvrant sur l'oreille interne. Egalement le développement des membres antérieurs, véritables palettes natatoires qui permettent aussi aux otaries de se redresser et marcher sur leurs 4 membres, contrairement aux phoques qui ne peuvent que ramper sur le sable.
Dauphin sombre ou obscur, ou Dauphin de Gray (Dusky dolphin, Lagenorhynchus obscurus obscurus), Walvis bay, Namibie. Ces dauphins dont le ballet nautique nous a enchantés mesurent 170 à 210 cm et pèsent 70 à 85 kg. On les reconnait à leur grande nageoire dorsale en croissant et à la bande grise qui barre leurs flancs en diagonale et sépare une moitié supérieure gris foncé et une moitié inférieure gris clair.
Dauphins sombres ou obscurs, ou Dauphin de Gray (Dusky dolphin, Lagenorhynchus obscurus obscurus), Walvis bay, Dorob National Park, Namibie. Ces dauphins sont cantonnés à l'hémisphère Sud. Ils étaient tellement vifs qu'il nous a été impossible d'en photographier un en entier! On voit ici les gerbes d'eau que pouvaient soulever leurs acrobaties!
Môle ou Poisson lune (Ocean sunfish, Mola mola). Faute d'avoir pu tirer une photo correcte du bout de nageoire émergeant de l'eau qui révélait sa présence, nous avons reproduit une photo libre de droits trouvée sur internet. La môle est le plus lourd des poissons osseux. Elle dépasse souvent la tonne, avec un record à 2 tonnes 300! On peut l'observer dans toutes les eaux tropicales et tempérées du monde. Mais bien souvent, comme dans notre cas, on ne voit qu'une partie de sa nageoire supérieure émergeant de l'eau, tandis que sa propriétaire profite de la tiédeur des eaux de surface par temps ensoleillé. D'où son nom anglais de Sunfish. Elle se nourrit principalement de méduses.
L’APRÉS MIDI FUT CONSACRÉ A UNE LONGUE RANDONNÉE ORNITHOLOGIQUE EN 4/4 DANS LE PARC NATIONAL DE DOROB JUSQUE LE DELTA de la rivière KUISEB (voir la carte précédente).
C’est un guide naturaliste local qui nous fit découvrir à cette occasion une avifaune côtière extrêmement abondante et variée (environ 13750 oiseaux appartenant à au moins 26 espèces).
Comme on pouvait s’y attendre cette avifaune comportait principalement des espèces aquatiques. Il ne nous a pas été possible de les photographier toutes. Le nom de celles qui ont pu l’être,
et dont les photos apparaissent ci-dessous, est souligné. On peut faire s’afficher des photos de certaines des autres espèces en inscrivant leur nom sur le moteur de recherche auquel on
accède via l’onglet « outils ».
De l’ordre des Pélécaniformes nous avons observé 10 Pélicans blancs (Great white-pelecan, Pelecanus
onocrotalus), et, de la famille Ardéidés de cet ordre un Héron cendré (Grey heron, Ardea cinerea) et une cinquantaine d’Aigrettes garzettes (Little egret,
Egretta garzetta).
De l’ordre des Phoenicoptériformes, c’est-à-dire plus simplement des Flamants, nous avons vu l’après-midi encore plus de Flamants roses (Greater flamingo, Phoenicopterus
roseus) que pendant la matinée (environ 350), mais aussi, évoluant le plus souvent séparément de leurs grands cousins, environ 500 Flamants nains.
De l’ordre des Charadriiformes, qui regroupe la plupart des espèces classées dans le passé dans le groupe des « Limicoles» (voir glossaire), nous avons observé
19 espèces : tout d’abord, de lafamille desCharadriidés, une trentaine de Gravelots élégants, ou Pluvier élégant, un joli petit limicole
que nous rencontrions pour la première fois, de celle desScolopacidés, 2 Barges à queue noire (Black-tailed Godwit, Limosa limosa), 1 Courlis Corlieu (Eurasian whimbrel,
Numenius phaeopus), 3 Chevaliers aboyeurs, 1 Chevalier Culblanc (Green sandpiper, Tringa ochropus), 1 Combattant varié (Ruff, Calidris pugnax), 1 Tournepierre à collier
(Ruddy turnstone, Arenaria interpres), et 4 espèces de Bécasseaux : 230 Bécasseaux Sanderling (Sanderling, Calibris alba), 40 Bécasseaux variables (Dunlin, Calidris alpina), 2
Bécasseaux Maubèche (Knot, Calidris canutus) et 1 Bécasseau cocorli (Curlew sandpiper, Calidris ferruginea). De la famille des Récurvirostridés, 2 espèces présentant la particularité
d’un bec plus ou moins retroussé vers le haut à son extrémité, l’Avocette éléganteque nous avons vue en très grand nombre (environ 1400 individus),
mélangées à un nombre beaucoup moindre à leurs cousines les Echassesblanches (Black-winged stilts,Himantopus himantopus),
environ 35. Enfin de la famille des Rostratulidés23 Rhynchées peintes (Greater painted snipe, Rostratula benghalensis), un très bel oiseau beaucoup plus rare.
Gravelot élégant ou Pluvier élégant (Chesnut-banded plover, Charadrius pallidus), femelle adulte , Walvis bay, Namibie. Chez cet oiseau d'allure générale très pâle, c'est la fine bande pectorale couleur noisette qui caractérise les adultes. Le mâle aurait aussi une calotte de la même couleur, soulignée par une ligne noire sur le front. Espèce commune sur le rivage, mais dont la population totale ne dépasserait pas 6000 individus;
Flamants nains (Lesser flamingos, Phoeniconaias minor) Walvis Bay, Parc National de Dorob, Namibie Les Flamants nains sont bien sur plus petits que les Flamants roses, mais aussi plus colorés. Chez l'adulte nuptial, le rose est plus intense sur les ailes et l'ensemble du corps, et surtout le bec, entièrement rouge carmin jusque l'œil à iris rouge, apparait totalement sombre de loin. Chez le flamant rose, le rose du bec est beaucoup plus clair, et seule la pointe apparait noire. Les jeunes des 2 espèces sont blancs ou gris.
Gravelot élégant ou Pluvier élégant (Chesnut-banded plover, Charadrius pallidus), mâle adulte en plumage nuptial, Walvis bay, Namibie. Il s'agit d'un petit oiseau, 16 cm de long et 38 g en moyenne. Vu de face, le patron des couleurs de la tête est assez saisissant. Notez que le noisette du collier est plus intense que chez la femelle, et qu'il marque aussi la calotte à l'arrière d'une barre noire frontale.
Chevalier aboyeur (Common greenshank, Tringa nebularius), adulte internuptial, Walvis bay, Namibie. Un migrant paléarctique, donc visiteur de l'été austral, correspondant à notre hiver, qui quittera la région en Mars pour retourner se reproduire en Europe. Distingué par sa grande taille, son long bec légèrement incurvé vers le haut, et au vol son dos et les côté de sa queue blancs.
Gravelot élégant ou Pluvier élégant (Chesnut-banded plover, Charadrius pallidus), mâle adulte nuptial, Walvis bay, Dorob National Park, Namibie. Chez cet autre mâle, on retrouve de profil les mêmes caractéristiques: allure générale pâle, collier noisette foncé, calotte teintée de noisette pâle et barre frontale noire.
Avocettes élégantes (Pied avocet, Recurvirostra avosetta) et Echasses blanches (Black_winged stilt, Himantopus himantopus), adultes se nourrissant dans la baie de Walvis, Namibie. Les oiseaux situés au centre, à calotte noire et bec le plus recourbé sont des Avocettes. Leurs longues pattes noires sont totalement cachées par l'eau. Les quatre qui les surmontent sont des Echasses blanches, dont le bec n'est qu'à peine recourbé, et les pattes, encore plus longues, sont rouges.
Toujours de l’ordre des Charadriiformes, mais cette fois de la famille des Laridés (Mouettes, Goélands et Sternes), nous avons identifié 5 espèces, mais il en
existait probablement bien d’autres dans des regroupements considérables qu’il n’était pas possible d’approcher : 4 espèces de Sternes, dont environ 1000Sternes Pierregarin
(Common tern, Sterna hirundo) ou peut-être Sternes arctiques (Arctic tern, Sterna paradisea) : les 2 espèces sont très difficiles à différencier l’une de l’autre, particulièrement en
plumage internuptial, ce qui correspondait à la période d’observation), 8 Sternes desbaleiniers, espèce déjà observée le matin,8 Sterneshuppées(Greater crested tern, Thalasseus bergii ), 1Sterne caspienne (Caspian tern,Hydroprogne caspia) et de grands regroupements
d’autres oiseaux totalisant environ 10000 sternes supplémentaires posées sur le sable en rangs serrés et non identifiables avec certitude du fait de la distance
et du risque de déclencher en envol général si nous tentions de les approcher de plus prés. Enfin, de nouveau 8 Goélands dominicains dont 5 couvaient sur un nid construit
sur le sable.
Enfin, de l’ordre des Ansériformes, famille desAnatidés, une seule espèce, le Canard du Cap, environ 40 individus dont 6 juvéniles rattachés
à 2 familles.
Sterne des baleiniers (Damara tern, Sternula balaenarum), adulte en plumage de transition pêchant au soleil couchant, Walvis Bay, Namibie. La photo n'est pas extra, mais il n'en circule pas beaucoup de cette petite sterne! En plumage nuptial la calotte serait noire unie, et en plumage internuptial elle serait blanche avec un tour noir. Classée vulnérable car les estimations étaient de 13500 adultes matures en 1998, mais seulement 5730 en 2016.
Goéland dominicain (Kelp gull, Larus dominicanus), adulte couvant prés du rivage, Baie de Walvis, Namibie. Niche souvent en colonies, mais parfois de façon plus isolée comme ici. Le nid, constitué de plantes et d'algues séchées, est souvent comme ici volumineux et repose le plus souvent sur le sable. La ponte habituelle est de 3 œufs, et l'envol des jeunes se fait à 7 semaines.
Canards ou sarcelles du Cap (Cape teal, Anas capensis), couple adulte avec 3 canetons, Walvis bay, Namibie. La sarcelle du Cap est l'un des rares canards de surface chez lesquels le mâle joue un rôle important dans l'élevage et particulièrement la défense des canetons vis à vis des prédateurs. Ici le mâle est probablement au premier plan, selon son iris plus clair, mais pour le reste pas de dimorphisme sexuel net dans cette espèce.
LE DELTA DE LA RIVIERE KUISEB
Cette équipée dans la région de Walvis Bay était notre unique chance de réaliser l’un des 2 principaux objectifs naturalistes que nous nous étions fixés pour ce voyage. A savoir observer la
« Dune lark »(Alouette à dos roux), seul oiseau endémique (voir Glossaire, sous l’onglet « Outils) de la Namibie. Cette alouette
occupe le cordon dunaire du Parc Namib-Naukluft jusque, au Nord, le delta de la rivière Kuiseb (« Kuiseb delta »), soit l’extrémité Sud du Parc National de Dorob (voir la dernière des cartes ci-dessus).
Or ce Delta n’est pas très éloigné de la baie de Walvis.
On peut se demander pourquoi s’intéresser autant à cette alouette d’aspect plutôt banal. C’est qu’elle fait partie du « Karoo Lark Complex de » de l’Afrique du Sud-Ouest, un groupe de 4 espèces
d’alouettes très proches morphologiquement à l’exception de la couleur de leur plumage. Celui-ci a la particularité de de s’harmoniser à leur environnement sableux habituel, du beige au rouge
brique, augmentant par conséquent leur mimétisme avec cet environnement.
Nous avions passé beaucoup de temps fin 2017 à rechercher les 3 autres membres du Karoo Lark complex au cours d’un voyage sur la côte Ouest de l’Afrique du Sud. Nous avions finalement pu identifier
deux de ses cousines, l’Alouette du Karoo (Karoo lark, Calendulauda albescens) et l’Alouette ferrugineuse (Red Lark, Calendula burra) au plumage rouge brique. Par contre, nous n’avions pas trouvé
la quatrième, l’Alouette de Barlow (Barlow’s lark, Calendula Barlowi), morphologiquement très proche de l’Alouette à dos roux. Si nous la trouvions, l’Alouette à dos roux compléterait donc la
« collection » d’Alouettes du désert que nous avions commencé de photographier 2 ans plus tôt en Afrique du Sud (une dizaine d’espèces identifiées dans ce pays).
C’est dans ce but que notre guide nous emmena à bride abattue jusque le Delta de la Kuiseb. Une fois sur place, il nous fallut encore une bonne demi-heure pour trouver l’oiseau rare, mais comme
le montrent les photos ci-dessous, nous fûmes récompensés. Cette phase finale de notre expédition nous permit également d’observer de nouveau sur une grande flaque perdue dans les dunes une vingtaine
de Flamants nains , incluant une crèche d’une dizaine de juvéniles. Notre tableau de chasse du Delta de la rivière Kuiseb fut complété par2 espèces de mammifères
( 5 Springboks et 1 Chacal à flancs rayés ) et par un reptile intéressant, le Serpent de sable du Namib.
Alouette à dos roux adulte (Dune lark, Calendulauda erythrochlamys), Delta de la rivière Kuiseb, Parc National de Dorob,Namibie. Seul oiseau endémique de la Namibie, cette alouette est adaptée à la vie dans le désert où elle se nourrit de graines et d'insectes. On la trouve dans les zones du désert du Namib où poussent quelques buissons. Noter son dessus rougeâtre et son dessous blanchâtre. Son mimétisme avec le sable environnant est frappant.
Alouette à dos roux (Dune lark, Calendulauda erythrochlamys), adulte perché, Delta de la rivière Kuiseb, Parc National de Dorob, Namibie. Le plumage de l'alouette à dos rouge est le plus pâle et le plus uni de ceux des 4 alouettes du "complexe de l'Alouette du Karoo" (voir texte). Considérées initialement comme une seule espèce polytypique, cad présentant des variations du phénotype limitées à la seule coloration du plumage, permettant à l'oiseau de mieux se cacher dans des environnements de sable de différentes couleurs, ces 4 phénotypes se sont en fait avérés, suite à des études génétiques poussées, correspondre à 4 espèces différentes.
Flamants nains (Lesser flamingos, Phoeniconaias minor), adultes et juvéniles, Delta de la rivière Kuiseb, Dorob National park, Namibie. Sur cette flaque perdue au milieu des dunes, on distingue facilement les 14 adultes en plumage internuptial (dessus des ailes rose pâle), et 9 juvéniles en fin de 1ère ou de 2ème année (plus petits, avec un plumage blanchi par l'usure). Le plumage adulte rose n'apparaitra qu'avec la maturité sexuelle (3 ou 4 ans). Ils continueront à grandir jusqu'à ce stade.
Flamants nains (Lesser flamingos, Phoeniconaias minor), crèche de juvéniles gardée par un adulte , Delta du Kuiseb, Dorob National Park, Namibie. A 200 m des précédents, sur une autre petite flaque presqu'à sec, ce groupe de 8 individus dont, sur l'avant, 1 juvénile (le plus petit), 5 immatures blancs de taille proche de l'adulte internuptial rose sur la droite, interagissant avec un immature en plumage de transition (plumage blanc à reflets roses). Probablement s'agissait-il d'une crèche gardée par un adulte.
Chacal à flancs rayés (Side-striped jackal, Lupulella adusta), Delta du Kuiseb, Dorob National Park, Namibie. C'est au cours de notre recherche de l'Alouette à dos roux que nous sommes tombés sur ce chacal à flancs rayés profitant des derniers rayons du soleil dans la cuvette qu'il avait creusée dans la dune, probablement pour y prendre un bain de sable. Dans ces dunes où nichent beaucoup d'oiseaux, les Chacals peuvent être de redoutables prédateurs, dévorant œufs et poussins.
Springbok (Springbuck, Antidorcas marsupialis), adulte se reposant dans les dunes du Delta de la rivière Kuiseb, Parc National de Dorob, Namibie.. C'est aussi dans les dunes du delta de la Kuiseb que nous avons rencontré un petit groupe de 5 Sprinboks. Cette petite antilope est particulièrement adaptée au désert, puisqu'elle peut vivre des années sans boire d'eau. Elle s'hydrate en consommant des végétaux succulents, cad très riches en eau.