Le programme de notre quatrième jour s’annonçait particulièrement stimulant. Pour la matinée, notre guide Nick nous avait proposé de remplacer notre croisière pélagique annulée par un retour de quelques heures dans l’un des spots qui nous avaient le plus emballés au cours des deux jours précédents, et nous avions choisi les Jardins Botaniques Nationaux de Kirstenbosch. Puis c’est un tour de la Péninsule du Cap qui était envisagé, débutant par un déjeuner sur la plage de Boulders’ beach, siège d’une célèbre colonie de pingouins, et se poursuivant par la traversée de son Parc National (voir carte ci-jointe).
24 espèces d’oiseaux dont 9 nouvelles portant le total de nouvelles espèces à 66, + un reptile.
Au cours de cette nouvelle visite, nous avons en effet vu un premier reptile spécifiquement Sud-Africain, le Cape Girdled lizard (Cordylus cordylus),ainsi que 25 espèces d’oiseaux dont 9 nouvelles : Autour Tachiro (African Goshawk, Accipiter Tachiro), Bulbul importun (Sombre Greenbul, Andropadus Importunus), Coliou rayé (Speckeld Mousebird, Colius striatus), Corbeau pie (Pied Crow, Corvus Albus), Pigeon Rameron (African Olive Pigeon, Columba Arquatrix), Pintade de Numidie (Helmeted guineafowl, Numida Meleagris), celle que nous connaissons bien en Europe pour l’élever et la consommer, mais qui reste très abondante à l’état sauvage en Afrique, Rufipenne Morio (Red-winged starling, Onychognathus morio) dont nous reverrons de nombreux individus l’après-midi, Tourterelle à collier (Red-eyed dove, Streptopelia semi-torquata) et Serin soufré (Brimstone canary, Crithagra Sulphurata) qui apparait dans les photos ci-après.
Nous avons également revu 16 espèces que nous avions déjà rencontrées les jours précédents parmi lesquelles l’Astrild à joues noires, le Bulbul du Cap, le Cossyphe du Cap, l’Etourneau Sansonnet, le Francolin criard, le Gobemouche sombre, l’Ibis Hagedash, le Merle Olivatre, l’Ouette d’Egypte, le Prinia du Karoo, le Pririt du Cap, le Promérops du Cap, le Serin du Cap, le Souimanga Amethyste, le Souimanga Chalybée, et le Zosterops du Cap, dont plusieurs apparaissent également dans les photos suivantes.
Après avoir quitté les jardins botaniques, et sur le chemin de Boulders Beach où nous avons déjeuné dans un petit restaurant sympathique, nous avons fait un crochet jusque le Clopper’s close où nous avons revu plusieurs des oiseaux précédents (dont l’autour Tachiro sur son nid et 6 Astrilds à joues noires), ainsi que 4 de nos braves Pinsons des arbres Européens (European Chaffinch, Fringilla Coelebs), espèce introduite localement par le célèbre colonisateur puis Premier Ministre de la colonie du Cap Cecil John Rhodes à la fin du XIXème siècle, qui a fait souche et dont il existe toujours une petite colonie dans l’état du Cap (67éme nouvelle espèce de notre voyage).
5 nouveaux oiseaux (total 72) et 2 déjà vus, + 2 premiers mammifères.
Boulder’s beach, où nous avons pris un déjeuner rapide, est située sur la côte Ouest de la péninsule du Cap,à environ 3 km au sud de Simon’s town (revoir la carte fournie au début de ce quatrième jour et zoomer à l’aide de la roulette de la souris tout en appuyant sur Ctrl). Cette plage est célèbre pour plusieurs raisons : ses « boulders », énormes rochers aux formes arrondies (voir 2ème photo ci-dessous), et plus encore la colonie de Manchots du Cap (environ 3000 individus) qui occupe sa plage ainsi que les quelques km de côte au nord de cette plage. L’ensemble de ce territoire se situe dans la partie sud du Parc National de la Montagne de la Table.
Une partie de la zone correspondante est interdite aux humains et à leurs animaux de compagnie afin de respecter l’aire de reproduction des manchots, et de même une petite partie de la plage est aussi interdite aux manchots. En contrepartie de gros nichoirs artificiels en béton ou d’autres matériaux ont été fournis à ces oiseaux pour compenser les sites de nidification perdus (voir photos). Mais sur la plus grande partie de la plage et de ses environs humains et manchots cohabitent et on peut rencontrer des manchots partout, expliquant les drôles de panneaux d’avertissement verts dispersés aux alentours et particulièrement dans les parkings (voir photos).
La plage et ses environs sont aussi fréquentés par nombre d’autres oiseaux marins, et nous y avons rencontré pour la première fois de ce voyage outre le Manchot du Cap (African Penguin, Spheniscus Demersus), le Cormoran à Poitrine Blanche (White-breasted Cormorant, Phalacocrorax Lucidus), la Sterne Caugek (Sandwich Tern, Thalasseus Scandvicensis), et la Sterne Huppée (Greater crested Tern, Thalasseus Bergii), ainsi qu’une Tourterelle du Cap ( Streptopelia Capicola, Ring-necked dove) . Nous y avons également revu leGoéland Dominicain et le Rufipenne Morio qui apparait sur l’une des photos ci-dessous.
Nous avons également aperçu pour la première fois à Boulder’s Beach nos deux premiers mammifères sauvages Africains, sous la forme del’une des souris rayées Africaines (Four-striped grass mouse or rat, Rhabdomys Pumilio) et du Daman des rochers (Rock Dassie ou Hyrax, Procavia Capensis). Ce dernier animal très sympathique, de l’ordre des Hyracoidés et de la famille des Procaviidés, nous accompagnera pendant tout le reste de notre voyage.
13 espèces d’oiseaux dont 6 nouvelles (total 78) + 2 nouveaux reptiles (total 3) et 3 nouveaux mammifères (total 5)
Après cette escapade chez les manchots du Cap, nous avons poursuivi notre tour de la péninsule du Cap dans un cadre magnifique, notre voiture longeant ou surplombant l’océan presque tout le trajet tandis que que le soleil brillait de tous ses feux. Nos deux premières rencontres se sont faites avec deux espèces de reptiles qui ont au sens propre du terme croisé notre route : la paisible Tortue à soc d'Afrique du sud (Angulate tortoise, Chersina angulata) derrière laquelle nous avons du patienter une dizaine de minutes qu’elle ait fini de traverser la route, la protégeant de ce fait d’un malencontreux écrasement par un touriste trop pressé, et quelques minutes plus tard la redoutable Vipère heurtante ( Puff adder, Bitis arietans), le plus fréquent et le plus redoutable des reptiles venimeux d’Afrique du Sud, responsable du plus grand nombre de décès par morsure de serpent en Afrique.
Nos rencontres ultérieures furent fort heureusement moins angoissantes, avec 4 nouvelles espèces d’oiseaux : le somptueuxSouimanga Malachite ( Malachite Sunbird, Nectarinia Famosa), puis les beaucoup plus modestes Sphénoèque du Cap (Cape Grassbird, Sphenoecus Afer),Cisticole à dos gris ( Grey-backed Cisticola, Cisticola subruficapilla) et l’un peu plus voyant Euplecte à croupion jaune (Euplectes Capensis, Yellow Bishop). Nous y avons également revu de récentes connaissances, à savoir lePrinia du Karoo, le Cossyphe du Cap, et 2 Bergeronnettes du Cap.
A ce stade nous avons également rencontré nos deux premières espèces de gros mammifères, sous la forme, pour la première, d’une tribu d(une trentaine de babouins ou cynopithèques (singes à tête de chien) de l’espèce Chacma et de la sous-espèce du Cap. Bénéficiant du statut de protection que leur apportait leur présence dans un Parc National, ces singes, qui font partie de la famille des Cercopithecidae, étaient peu farouches, et paissaient le long de la route (la plus grande partie de leur alimentation est végétale). La grande taille des mâles et la longueur de leurs imposantes canines les protégeaient de toutes façons de toute velléité d’approche de notre part !
L’autre nouveau mammifère faisait partie d’une espèce encore menacée, bien qu’elle ait été sauvée de l’extermination par quelques propriétaires terriens : le très rare Zèbre de montagne ( Mountain zebra , Equus/ou Hippotigris Zebra ) dont les effectifs tendent à se restaurer dans le Parc National de la Péninsule du Cap et plus encore dans le Mountain Zebra National Park situé prés de Cradock où il n’en restait plus que 75 en 1965 !
Six espèces d’oiseaux dont deux nouvelles (total 80), et une nouvelle espèce de mammifères (total 6).
Le cap de Bonne Espérance est le promontoire rocheux qui termine au sud la péninsule du Cap (revoir la carte de la péninsule et zoomer dessus). Sa façade s’étend sur environ 2 km pour se terminer à l’est par Cape Point (ou pointe du Cap). A cet endroit la falaise surmonte la mer de 87 m ! Les vents y sont puissants, avec particulièrement des ascendances violentes le long de cette falaise.
Nous y avons revu plusieurs espèces d’oiseaux déjà connus, comme laBergeronnette du Cap, laMouette de Hartlaub, laSterne Huppée, et surtout le Cormoran du Cap, qui est le véritable roi de ce promontoire venteux. Représenté par plusieurs centaines d’individus, il en a colonisé tous les rebords rocheux pour y installer des nids, que des adultes audacieux parviennent à rejoindre au prix de mille acrobaties nécessitées par la violence des courants d’air qui freinent ou dévient leurs tentatives d’atterrissage. Un spectacle très impressionnant.
Mais c’est aussi à Cape Point que nous avons découvert deux nouvelles espèces sous la forme d’une part du petit SerinTotta ouSerin Hottentot ( Cape Siskin, Crithagra Totta) dont nous nous sommes longtemps demandés comment ce poids-plume pouvait résister aux violentes bourrasques qui nous empêchaient presque de le photographier, et d’autre part du beaucoup moins gracieuxCorbeau à nuque blanche (White-necked raven, Corvus Albicollis) que nous ne sommes pas du tout parvenus à photographier.
Sur le chemin du retour, c’est en longeant la belle crique sableuse d’Olifantsboos que nous avons observé pour la première fois de nouvelles antilopes parées de couleurs riches, sous la forme de deux Bonteboks, ou Damalisques à front blanc (White-fronted Bontebok, Damaliscus damaliscus dorcas). Leur rencontre à été le point d’orgue de cette journée extrêmement riche.